L'actrice Brigitte Bardot est morte

Star planétaire, icône féminine du cinéma puis pasionaria de la cause animale coutumière des sorties polémiques : l'actrice française Brigitte Bardot est décédée à l'âge de 91 ans, longtemps après avoir tiré un trait sur la célébrité et le monde du 7e art.

Brigitte Bardot est décédée à l'âge de 91 ans (archives). © KEYSTONE/PHOTOPRESS-ARCHIV/STR

"La Fondation Brigitte Bardot annonce avec une immense tristesse le décès de sa fondatrice et présidente, Madame Brigitte Bardot, actrice et chanteuse mondialement reconnue, qui a choisi d'abandonner sa carrière prestigieuse pour dédier sa vie et son énergie à la défense des animaux et à sa Fondation", indique-t-elle dans un communiqué transmis à l'AFP.

L'actrice de "Et Dieu... créa la femme" et du "Mépris" est décédée dimanche matin dans sa célèbre résidence de La Madrague à Saint-Tropez, dans le sud de la France, a précisé la fondation à l'AFP.

Hospitalisée courant octobre à Toulon (sud-est) pour une opération chirurgicale dont la nature n'avait pas été précisée, elle était rentrée se reposer chez elle à Saint-Tropez. Après des informations de presse faisant état d'une nouvelle hospitalisation fin novembre, elle avait tenu à rassurer sur son état de santé. Et invité "tout le monde à se calmer".

Celle que l'on surnommait par ses initiales, B.B., avait tourné le dos au monde du cinéma il y a plus de cinquante ans, laissant derrière elle une cinquantaine de films et deux scènes entrées dans la légende: un mambo enfiévré dans un restaurant de Saint-Tropez ("Et Dieu... créa la femme", 1956) et un monologue où elle énumérait, nue, les différentes parties de son corps, en ouverture du "Mépris" (1963).

Mondialement connue, elle a façonné la légende de Saint-Tropez et de Buzios au Brésil, a imposé un style vestimentaire composé de ballerines, de marinières et d'imprimés vichy et popularisé l'image d'une femme libre "qui n'a besoin de personne", comme elle l'a chanté pour Serge Gainsbourg.

Elle fut une sorte de Marilyn Monroe à la française, comme elle blonde, à la beauté explosive et à la vie privée tumultueuse, poursuivie par les paparazzi.

"Même quand ça dérange"

Après un dernier film en 1973, elle avait quitté les plateaux pour attirer la lumière sur le combat de sa vie, celui de la défense des animaux, en créant notamment la fondation Brigitte Bardot en 1986.

Ces dernières années, l'ancienne actrice se distinguait surtout pour ses prises de positions politiques et ses propos acerbes sur l'immigration, le féminisme, les chasseurs... dont certains lui ont valu des condamnations pour injure raciale.

"La liberté, c'est d'être soi, même quand ça dérange", proclamait-elle en exergue d'un livre intitulé "Mon BBcédaire", écrit de sa main et sorti début octobre par la maison d'édition Fayard.

Elle y jugeait aussi que la France était "devenue terne, triste, soumise, malade, abîmée, ravagée, ordinaire, vulgaire...". La droite est le "seul remède urgentissime à l'agonie de la France", ajoutait celle qui a revendiqué sa proximité avec les idées de la dirigeante d'extrême droite Marine Le Pen.

Ces dernières années, Brigitte Bardot vivait dans le sud de la France, entre La Madrague et une seconde maison cachée dans la verdure, La Garrigue, abritant des animaux et une chapelle privée.

Dans une interview accordée en mai à la chaîne d'info BFMTV, elle confiait avoir envie "de la paix, de la nature".

"Maintenant je vis comme une fermière avec mes moutons, mes chèvres, mes cochons, mon petit âne et ma ponette, tous mes chiens, mes chats", déclarait l'ancienne idole planétaire.

Près de cinquante films

Brigitte Bardot a tourné dans un peu moins de 50 films avant de tourner brutalement le dos au cinéma en 1973, avant ses 40 ans. Voici les principaux.

  • "Le trou normand" (Jean Boyer, 1952)
  • "Les grandes manoeuvres" (René Clair, 1955)
  • "Et Dieu... créa la femme" (Roger Vadim, 1956)
  • "En cas de malheur" (Claude Autant-Lara, 1958)
  • "La femme et le pantin" (Julien Duvivier, 1959)
  • "La vérité" (Henri-Georges Clouzot, 1960)
  • "Vie privée" (Louis Malle, 1962)
  • "Le mépris" (Jean-Luc Godard, 1963)
  • "Une ravissante idiote" (Edouard Molinaro, 1964)
  • "Viva Maria" (Louis Malle, 1965)
  • "L'ours et la poupée" (Michel Deville, 1970)
  • "Les pétroleuses" (Christian-Jaque, 1971)
  • "Don Juan 73" (Roger Vadim, 1973)
  • "L'histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse Chemise" (Nina Companeez, 1973)
ATS
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